mardi 25 mars 2008

Nouveaux programmes du primaire

Chers parents,
quelques mots pour attirer votre attention sur les conséquences en termes de programmes, des réductions d'horaire qui seront mises en place à la rentrée.

1. On peut résumer, une fois de plus après l'offensive de de Robien sur l'apprentissage de la lecture, l'entreprise annoncée par l'expression "populisme scolaire". Ceci signifie : retour incantatoire au passé, à l'école de Jules Ferry (la blouse grise, le tableau noir, le par-coeur, et la discipline, comme conditions suffisantes à la réussite scolaire, plutôt qu'une juste répartition des conditions économiques et sociales) tout en mettant en oeuvre exactement le contraire. Comme s' il n'y avait pas eu de bonnes raisons pour que le passé disparaisse.
On assiste au n+1 eme retour populiste aux "fondamentaux" entreprise inaugurée par JP. Chevenement en 1984 . A force d'assurer de telles fondations, on doit surement être arrivé au 3eme sous-sol.
Si l'on en croit le ministre Darcos, le retour aux fondamentaux, c'est moins d'heures, plus de maths, plus d'EPS, et peu d'histoire de l'art, et plus de francais! Bravo l'athlète!

2. Il ne faut donc pas s'étonner de la reaction conjointe de 2 ex-ministres de l'Education Nationale, Jack Lang et Luc Ferry, contre les nouveaux programmes. Si de la part du premier on peut soupconner un a priori politique, comment expliquer la condamnation du second, qui fut ministre de Chirac et de de Villepin? La raison en est simple, Ferry connaît très bien les programmes qui sont en passe d'être abolis, puisqu'il était en 2003 Président du Conseil National des Programmes qui les a définis et mis en oeuvre. Il est donc particulièrement bien placé pour affirmer que l'école primaire n'est pas entre les mains de soixante-huitards attardés, qu'on n'y pratique pas la méthode globale, qu'on y enseigne la chronologie en histoire, et la grammaire en francais.

Inutile de vous dire que je ne suis pas en général fan de Luc Ferry, mais prenez quelques minutes pour l'ecouter sur France Culture, ça décoiffe (vers les minutes 40) .(http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/matins/fiche.php?diffusion_id=60917)

3. La simplification des programmes de 120 à une trentaine de pages, est typique d'une telle démagogie populiste. Comme si les programmes étaient faits pour être lus dans les familles! Les programmes sont des outils de travail, de précieuses directives pour les enseignants et les éditeurs de manuels scolaires. Ils ne doivent pas être rédigés à la hâte par d'obscurs bureaucrates, mais par des spécialistes des disciplines. Moins vous spécifiez et détaillez les programmes, plus vous laissez libre champ aux initiatives des éditeurs et au goût des enseignants. Exactement le contraire de ce qui est proclamé.

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